

Marie-Laure AVELINE
18 janv. 2022
L’association Jalmalv va constituer un nouveau groupe pour accompagner les participants à faire le deuil d’un proche. Miser sur la parole et l’entraide.
Jalmalv, l’acronyme n’est pas aisé à prononcer mais c’est plus court que « Jusqu’à la mort accompagner la vie ». Ces détails autour du champ lexical ne cachent en rien la mission essentielle de cette association, présidée par Annie Assimon. C’est Anne-Marie Couret qui en parle le mieux ; elle est à l’origine de la mise en place des tout premiers groupes de paroles autour du deuil. Au sein de Jalmalv, les bénévoles traitent aussi de la fin de vie.
Une formation à l’écoute poussée
Deux missions distinctes qui ne requièrent pas les mêmes approches. Dans les deux cas cependant, les bénévoles doublement volontaires devront suivre des sessions de formation successives (1) pendant près de deux ans et seront accompagnés, durant ce laps de temps, par un parrain ou une marraine. « La formation à l’écoute est incontournable pour savoir si la personne est capable de tenir le coup sur le long terme. À l’issue de la formation, elle rencontre un psychologue et doit faire un stage auprès de personnes âgées. Certains bénévoles (sur les 70 que compte Jalmalv) donnent simplement des coups de main. » Anne-Marie Couret a elle-même poussé la formation jusqu’à l’obtention d’un diplôme universitaire Deuil et travail de deuil dispensé par un médecin.
Séances de deux heures
« La formation permet aussi de se protéger tout en conservant de l’empathie. » Tout est question de dosage et de ressenti lorsque le moment est venu d’être animateur, en binôme, d’un groupe constitué de personnes qui ont entendu parler de l’association par un proche, un service hospitalier, un service de soins palliatifs ou de soins à domicile. Le besoin d’aide est souvent grand. Un premier rendez-vous individuel avec une des quatre animatrices de la Vienne (2) est un prérequis avant d’intégrer le groupe (de huit personnes minimum). « Il reste ouvert pendant trois mois pour que d’autres puissent participer, assure Anne-Marie Couret. Plus on est nombreux, plus il y a d’échanges. Nous demandons notamment que tous respectent la parole de l’autre et ne divulguent rien à l’extérieur. »
Chaque séance dure deux heures à raison d’une fois par mois et se déroule dans les locaux de Jalmalv. À la fin de l’année, le groupe participe à un dîner partagé. Et c’est totalement gratuit. Seul l’emprunt des livres est soumis à une cotisation de minimum 30 € pour l’année.
Anne-Marie Couret constitue actuellement le prochain groupe qui pourrait se mettre en place de février 2022 à février 2023. Elle se réjouit déjà d’apporter son écoute et son aide. « C’est même une joie profonde car certains sont en souffrance depuis très longtemps. En une année, ils partent d’une absence physique pour, à la fin, ressentir une présence intérieure. »
Jalmalv-Poitiers, 16, rue Alphonse-Daudet. Tél. 05.49.46.90.71. Courriel : jalmalv.poitiers@gmail.com ; site : www.jalmalv-poitiers.com (1) Soit auprès de la fédération de Jalmalv ou de l’association Vivre son deuil Poitou-Charentes. (2) Outre Anne-Marie Couret, sont animatrices : Andrée Chevrier, Marie-Catherine Métayer et Marie Debray.